Certains l'appellent la plus belle invention de Jean-Paul II. En 1984, le Pape voulait organiser une rencontre le dimanche des Rameaux à Rome, pour célébrer le jubilé des jeunes de l'Année Sainte de la Rédemption 1983-1984 : 60 000 pèlerins étaient attendus, mais finalement 250 000 sont venus de nombreux pays.

L'expérience fut si significative pour toute l'Église que le Saint-Père décida de la répéter l'année suivante. Lors de cette deuxième rencontre, 300 000 jeunes ont participé aux moments de prière et de catéchèse organisés dans les différentes églises de la ville, puis se sont réunis sur la place Saint-Pierre pour participer à la célébration avec le Pape. Devant le succès de l'initiative, toujours en 1985, Jean-Paul II annonça, le 20 décembre, la création de la Journée Mondiale de la Jeunesse (JMJ). À partir de ce moment-là – tous les deux ou trois ans – les journées mondiales de la jeunesse ont eu lieu en dehors du Vatican.

La première édition internationale des JMJ a eu lieu en 1987, dans la ville de Buenos Aires (Argentine), où 900 000 jeunes se sont réunis. Depuis, elle s'est tenue à Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), Czestochowa (Pologne), Denver (États-Unis), Manille (Philippines), Paris (France), Toronto (Canada), Cologne (Allemagne), Sydney (Australie), Madrid (Espagne), Rio de Janeiro (Brésil), Cracovie (Pologne) et Panama City (Panama).

« Marie se leva et partit en hâte » (Lc 1, 39) est la citation biblique choisie par le pape François comme thème de la 28e Journée mondiale de la jeunesse, qui se tiendra à Lisbonne en 2023. Cette phrase, tirée de l'Évangile de saint Luc, commence le récit de la Visitation (la visite de Marie à sa cousine Élisabeth), un épisode biblique qui suit l'Annonciation (l'annonce de l'ange à Marie qu'elle serait la mère du Fils de Dieu, et qui a été le thème de la dernière JMJ internationale à Panama).

Dans sa conversation avec Marie – dans l'Annonciation -, l'ange lui annonce également que sa cousine, d'un âge avancé et considérée comme stérile, est enceinte. C'est alors que Marie, après avoir dit à l'ange : « Voici l'œuvre du Seigneur, qu'elle se fasse en moi selon ta parole » (Lc 1, 38), se met en route pour Ain Karim, le village proche de Jérusalem où vivait Elisabeth, et où elle attendait la naissance de Jean, qui deviendra saint Jean-Baptiste. Marie de Nazareth est la grande figure du cheminement chrétien, qui nous apprend à dire oui à Dieu. Elle a été la protagoniste de la dernière édition des JMJ et continuera à l'être à Lisbonne, cette fois pour inspirer les jeunes comme modèle de charité et de mission, afin qu'ils puissent eux aussi être des évangélisateurs actifs.

La Journée mondiale de la jeunesse a deux symboles qui l'accompagnent et la représentent : la Croix de pèlerin et l'icône de la Vierge Salus Populi Romani. Dans les mois qui précèdent chaque JMJ, les symboles partent en pèlerinage pour être les hérauts de l'Évangile et accompagner ces jeunes, en particulier, dans les réalités qu'ils vivent.

D'une hauteur de 3,8 mètres, la Croix du Pèlerin, construite pour l'Année Sainte en 1983, a été confiée par Jean-Paul II aux jeunes le dimanche des Rameaux de l'année suivante, afin qu'elle puisse parcourir le monde. Depuis lors, cette croix – en bois – a entamé un pèlerinage qui l'a conduite sur les cinq continents et dans près de 90 pays, où elle a été perçue comme un véritable signe de foi.

Depuis l'an 2000, la Croix de pèlerinage est accompagnée de l'icône de Notre-Dame Salus Populi Romani, qui représente la Vierge Marie avec l'Enfant dans ses bras. Cette icône a également été introduite par le pape Jean-Paul II comme symbole de la présence de Marie auprès des jeunes.

Avec une hauteur de 1,2 mètre et une largeur de 80 centimètres, l'icône de Notre-Dame Salus Populi Romani est associée à l'une des dévotions mariales les plus populaires en Italie. La tradition de la porter en procession dans les rues de Rome est ancienne, pour éloigner les dangers et les malheurs ou pour mettre fin aux fléaux. L'icône originale se trouve dans la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome et est régulièrement visitée par le pape François, qui y prie et y laisse un bouquet de fleurs avant et après chaque voyage apostolique.

La remise aux jeunes Portugais de la Croix de pèlerinage et de l'icône de Notre-Dame Salus Populi Romani a eu lieu le 22 novembre 2020, solennité du Christ Roi. Les symboles ont été accueillis au Portugal par le Comité d'organisation local et par les représentants des diocèses nationaux, lors d'une célébration qui s'est tenue le 27 janvier, à la cathédrale de Lisbonne. Il s'agit d'une date symbolique pour le Portugal, puisque c'est précisément deux ans plus tôt, le 27 janvier 2019, que le pape François a annoncé que Lisbonne serait la prochaine ville à organiser cette grande rencontre de jeunes.

En raison de la pandémie de covid-19, les symboles restent actuellement dans la cathédrale et, dès que possible, ils commenceront un pèlerinage à travers le PALOP, les communautés portugaises, l'Espagne et les diocèses nationaux.

La Cathédrale de Lisbonne – en tant que siège du Patriarche – est supposée être un lieu central dans l'accueil des JMJ, et sera l'une des « scènes principales » de cette grande rencontre. Elle est actuellement la « gardienne » des symboles de la JMJ, la Croix de pèlerin et l'icône de Notre-Dame Salus Populi Romani, et accueillera, au cours des prochains mois de préparation et pendant la Journée elle-même, divers moments de prière, des veillées, des messes et d'autres événements religieux et culturels qui seront annoncés en temps voulu.